Sur Pascal Plante, cinéaste en série
Enfin rattrapé Les chambres rouges de Pascal Plante, que j'attendais avec impatience. Les critiques se sont bien gardés, qu'ils aient apprécié ou non le film, de faire des parallèles avec les deux précédents films du réalisateur, Les faux tatouages et Nadia, butterfly.
Prise dans son ensemble, la filmographie de Plante montre qu'en prenant des points de départ toujours familiers, le réalisateur emmène le spectateur dans des contrées émotives insoupçonnées, dévoilant tantôt une histoire d'amour aussi fragile que sa mise en scène (c'est une qualité), tantôt un personnage qui doute entre documentaire et fiction, et dernièrement une révision du film de procès qui part du fait divers pour infiltrer une psychologie de l'image, pourrait-on dire. Plante est comme un Midas du mouvement, alors qu'il pourrait se vautrer dans des séquences sans âme respectant sagement les "codes du genre", il bonifie chaque séquence en insufflant un air frais comme de l'eau de source.
Cette prise de risque, en équilibre au bord du gouffre, n'est pas sans conséquences. Elle implique quelques imperfections qui donnent un charme au tout dans lequel elles s'inscrivent. Elles rendent sensible l'ambition formelle des tentatives formulées par la mise en scène.
On notera la présence d'Ariane Louis Seize en consultante scénario, qui nous a gratifié en mars de la pépite Vampire humaniste cherche suicidaire consentant. On laissera infuser les films dans nos esprits, et l'on verra s'ils ont la capacité de traverser le temps sans perdre leur saveur.
Et dernière petite notule concernant son court-métrage Drum de marde, disponible sur Viméo, dans lequel il utilise Baby, i'm an anarchist du groupe punk Against Me! ; que j'ai utilisé de l'exact même façon, pure coïncidence, dans un de mes premiers exercices filmiques.
Commentaires
Enregistrer un commentaire